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daniel - Page 34

  • Haiku 61 - le vieux piano

     

    le vieux piano noir
    craque encore des sonates
    de ce temps passé

     

     

    20/09/10 - ©dh

  • Les passants qui passent

    Passants.jpg

    dans la rue des passants qui passent
    aux fenêtres des immeubles bourgeois,
    des rideaux-moucharabiehs filtrent la lumière
    et le regard inquisiteur des observateurs observés

    dans la rue des passants qui passent
    mes poumons s’emplissent d'une fumée âcre
    que crachent les pots d’échappement
    des voitures aux moteurs vrombissants

    dans la rue des passants qui passent
    ne s’entend plus l’appel du vitrier et du rémouleur
    mais le vacarme assourdissant du marteau-piqueur
    lacéré par le hurlement intermittent des sirènes

    dans la rue des passants qui passent
    à l’interstice du caniveau et d’une bouche d’égout
    éclate le jaune de la fleur d’un pissenlit
    sémaphore végétal d’une grisaille conquérante

    dans la rue des passants qui passent
    déambule une foule indifférente,
    le soulier traînant et s’usant
    sur le tapis rêche d’un asphalte noir

    dans la rue des passants qui passent
    passe et se dépasse ainsi la vie


    10/09/10 - ©dh

     

     

  • Haiku 60 - encor l'été

     

    buée du matin
    à la journée vêtue d'Or
    traîne encor l'été

     

     

    06/09/10 - ©dh

  • Le retour de la bête immonde

    Nomades.jpg

     

    leurs mains tendues
    moissonnent les foules
    récoltent l’indifférence
    se salissent de haines

    la nuit n’est déjà plus
    et le jour pas encore
    que le cauchemar resurgit
    plus hideux que jamais

    leurs yeux noirs
    perdent de leur éclat
    fixent l’horizon lointain
    s’embrouillent de larmes

    le chemin s’arrête là
    des ronces aux barbelés
    luttent alors les couleurs
    du bleu, du blanc, du rouge...

    à la fin, le noir s’impose
    dans un grand vide, un grand silence,
    et mon cœur me fait mal, mal à en vomir
    attendez-moi... j'arrive, mire pral

     


    31/08/10 - ©dh

  • Haiku 59 - parallèles

     

    lignes parallèles
    se suivent sans se croiser
    ont la fin pareille 

     

     

    24/06/10 - ©dh

  • Haïku 58 - le merle

     

    vois-tu ce merle
    écoute-le au matin
    il chante la vie

     

     

    14/06/10 - ©dh

  • Haiku 57 - quelques notes de musique

     

    mi-mi fa so-sol
    la si do ré qu'Octave
    presto s'envole

     

     

    31/05/10 - ©dh

  • Chemin de terre

    chemin_rouge.jpg

     

    chemin de terre
    chemin de poussière
    aux nuages d'ocre recouvrant
    tu t'empruntes au rythme lent

    sous un azur d'éternité
    bordé de l'émeraude des prés
    une blanche atmosphère de fête
    vibre au chant de l'alouette

    chemin de terre
    chemin de lumière
    que reste-t-il de cet enfant
    de cette jeunesse au cœur battant

    marchant sur les traces effacées
    par des sylphes qui l'ont précédé
    cet inconscient impénitent
    s'avance à la rencontre du néant

    chemin de terre
    chemin de misère
    sur ce manteau tant de chagrins
    de calvaires pour le pèlerin

    de cette faim à une autre fin
    l'espérance du lendemain
    fait briller dans ses yeux
    la certitude d'un autre lieu

     

     

     07/05/10 - ©dh

  • La part d'ombre

    bus_ombre.jpg

    Ils s'embrassaient tendrement, longuement. Assez longtemps jusqu'à ce que la voix forte du chauffeur de bus mette brusquement fin à leur étreinte.

    - Chambéry - Voglans, départ immédiat !

    C'est avec beaucoup de difficulté qu'il consent à la laisser s'en aller. Même Roméo n'en a pas fait autant pour sa Juliette. La scène est d'une telle intensité romantique qu'elle arracherait des soupirs d'émotion à n'importe quel spectateur lambda. Vraiment, que c'est beau l'amour. A peine entrée dans l'autobus, elle se précipite sur le premier siège libre au plus près de la vitre. Elle y colle ses deux mains, doigts bien écartés, et y pose ses lèvres pour lui envoyer un dernier baiser. Le bus démarre en crachant un gros nuage de fumée noire, empestant l'air avec une sale odeur de gazole. Il fait deux pas en arrière pour ne pas se faire écraser les pieds par les roues imposantes de l'engin. Il réussit à déchiffrer sur les lèvres de sa bien-aimée cet ultime message muet qu'elle articule avec lenteur pour se faire bien comprendre : "Je 't'aime".

    La tâche bleue du véhicule se fond rapidement au loin dans la barre sombre d'un soir d'été naissant. Il cesse d'agiter sa main droite, le visage plus songeur que triste ceci malgré la présence de larmes naissantes au coin de ses yeux. Vivaldi, ou plutôt la version sonnerie de ses quatre saisons, met fin à son expectation. Il colle son téléphone portable à l'oreille et prend la communication d'un ton légèrement excédé :

    - Ah quand même... Bon pour ce soir c'est OK... Je suis chez toi dans une heure... Quoi ?... Je suis à la gare routière, je viens de déposer un pote... Oui, d'accord... Quoi ?... Mais oui je t'aime, qu'est-ce que tu vas penser ?...

    Il raccroche et se dirige vers sa voiture. Il, est un garçon merveilleux, attentionné, amoureux, flamboyant diraient certains, parfait s'il n'y avait cette petite part ombre au tableau... c'est qu'il les aime toutes.

     

    03/05/10 - ©dh

  • Haiku 56 - coureur de fond

    coureur.jpg

     

    toi, marathonien
    mille et mille foulées tu cours
    seul tu cours et cours

     

     

    26/04/10 - ©dh

    En photo : le grand Emil Zatopek

  • Quand je vis le menu

    tronc_cocotier.jpg

    Quand je vis le menu, je compris tout de suite...

    D'une grande pirogue avec de grandes feuilles toutes souples avaient débarqué des hommes au visage aussi blanc que le sable des plages de notre île. C'était la première fois de ma vie qu'il m'avait été donné l'occasion de rencontrer de pareils êtres. Ils parlaient fort avec un langage que je ne connaissais pas. Aucun guerrier connu, même issu des tribus les plus lointaines, et ce bien au-delà de la barrière de corail, ne parlait cet idiome. Ils dégageaient une odeur qui portait loin. Certains sentaient le rance et le suint, d'autres, ceux qui les commandaient, avaient le parfum délicat de fleurs qui m'étaient inconnues. Ils firent des feux sur la plage et y construisirent des cabanes avec le même genre de feuilles souples que celles de leur grande pirogue. Quand le soleil eut dépassé le zénith, ils se mirent par deux, les uns derrière les autres et marchèrent, dans notre direction, vers la forêt dense et luxuriante. Tapis dans l'ombre du végétal, ma tribu et moi-même les attendions avec une certaine impatience. Il y avait de tout et pour tous les goûts, des secs, des bien gras, des grands, des petits...

    Quand je vis le menu, j'avais compris tout de suite que, cette année, la mauvaise saison allait se passer dans l'opulence.

     

    19/04/10 - ©dh

  • Haiku 55 - la vie pointillé

     

    la vie pointillé
    c'est la coupure en sursis
    d'un ego en deux

     

     

    12/04/10- ©dh