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daniel - Page 37

  • Haiku 44 - eldorado

     

    eldorado si
    tu te caches dans les yeux
    les yeux de l'amour

     

     

    27/10/09 - ©dh

  • Silence

    paysage.jpg 

    sans même crier gare
    il s’étale et s’impose
    le changement est si brutal
    que mon cœur en est surpris
    lui qui bat à rythme rapide
    chute instantanément
    aspiré par le vide présent
    le silence vient de s’inviter
    laissant aux molécules seules
    le droit de s’entrechoquer
    pour une hypothétique cacophonie
    dans leur monde infinitésimal
    de longs moments
    prolongent de longs moments
    et s'écoule la clepsydre
    de mon horloge vasculaire
    et monte à mes oreilles
    le bruit d'un flot
    où sourd cette angoisse
    allant crescendo
    jusqu'à emporter
    le primo soulagement
    et se ressent ce manque
    le regret du bruit de la vie
    dès lors ne supportant plus
    ce trop pesant remplaçant
    et après une ultime hésitation
    jaillit ce cri renaissance
    mettant fin à l’hégémonie
    de cet autocrate silence

     

    21/10/09 - ©dh

  • Souvenir

    lilas.jpg

    Il est dans la vie des instants, heureux ou malheureux, qui laissent en chacun de nous des traces indélébiles. Bien souvent, il en est une qui prédomine. Flotte dans ma mémoire, dans ce marais que sont mes souvenirs, une image revenant de manière récurrente sans que rien ne l’appelle à se manifester. Jamais je n’ai cherché à m’en débarrasser dans le gouffre de l’oubli. Elle ne me dérange pas plus que cela. Elle fait partie de ces choses passées à l’ordinaire pour lesquelles l’indifférence est de mise, de ces objets que l’on côtoie depuis si longtemps qu’il arrive de ne plus les voir bien que, structurellement, ils soient bien là.

    Cette image me ramène immanquablement à une rue, un bout de jardin, un lilas en fleur. Je me souviens de ce matin où, enfant je m’étais arrêté devant ce lilas. Je l’avais contemplé, l’espace de quelques secondes, avant de reprendre ma promenade. Il était planté dans un modeste jardin qui bordait une maison grise et banale. Aucun événement fortuit n’avait marqué cet instant. Vraiment rien qui puisse capter mon attention, capable à ce point d'imprégner ma mémoire.

    Des massifs de lilas à longues tiges ployant sous le poids de fleurs épanouies blanc mauve, rehaussées du vert délicat et profond de leur feuillage, embaumant tout l’alentour de subtiles fragrances, il m’en a été donné d’en voir, d’en humer par centaines. De ceux-là, je n’ai gardé que des souvenirs visuels et olfactifs qui me permettent d’en parler aujourd’hui. Mais aucune rencontre végétale, animale ou humaine ne m’a laissé une empreinte aussi précise, aussi récurrente dans ses apparitions et, surtout, aussi énigmatique par son prosaïsme. Non, la terre n’a pas tremblé ce jour-là et je ne crois pas qu’un alignement de planètes ou un thaumaturge aurait influé sur cette imprégnation d’image. Je me souviens et ne cherche point d'explication à l’éventuelle signification de cette itération visuelle. La vie m’a appris que l’ordinaire, aussi, avait le droit d’exister.

     

    08/10/09 - ©dh

  • Haiku 43 - passé

     

    roule en mémoire
    le caillou rond prisonnier
    du chemin passé

     

     

    06/10/09 - ©dh

  • Haiku 42 - variation

     

    blanche la nuit noire
    de l'aigri au matin blanc
    où plus rien n'est gris

     

     

    29/09/09 - ©dh

  • Haiku 41 - vain cœur

     

    cœur tendre en pleurs
    au petit matin tremblant
    vain cœur de la nuit

     

     

    28/09/09 - ©dh

  • Haiku 40 - langueur

     

    comme un dimanche
    où s'égrène ce temps lent
    rythmé par Satie

     

     

    08/09/09 - ©dh

  • Je suis cet enfant

    dent_de_lion.jpg

    je suis cet enfant qui
    d'un souffle disperse les aigrettes
    d'une dent-de-lion

    je suis cet enfant qui
    naïvement, ferme ses yeux
    quand il fait un vœu

    je suis cet enfant qui
    garde intact toute l'innocence
    de son sourire

    je suis cet enfant qui
    la nuit tombée, regarde les étoiles
    et leur parle avec tendresse

    je suis cet enfant qui
    jamais ne se lasse d'attendre
    la venue des beaux jours

    je suis cet enfant qui
    sait que si un rêve est magnifique,
    il peut devenir réalité

      

    18/08/09 - ©dh

  • Haiku 39 - ondulation

     

    se plisse et ondule
    le beau miroir que trouble
    le caillou du temps

     

     

    25/08/09 - ©dh

  • Haiku 38 - grandeur

     

    au soleil couchant
    la terre redonne au nain
    sa grandeur volée

     

     

    24/08/09 - ©dh

  • Haiku 37 - pigeon

     

    les miettes de pain
    font le bonheur du pigeon
    et le sable aussi

     

     

    18/08/09 - ©dh

  • Haiku 36 - goutte de pluie

     

    la goutte de pluie
    sur le carreau glisse et pleure
    elle ne peut entrer

     

     

    13/08/09 - ©dh