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Le feu

Piégés, les voilà piégés. En s'engageant dans la combe, ils espéraient bien le stopper. Mais un vent capricieux en a décidé autrement en le déposant traitreusement sur leurs arrières. Toute retraite est désormais impossible. Avec leurs pelles et l'énergie du désespoir, ils creusent dans l'ocre de la terre des abris bien dérisoires. La chaleur est intense. Les vitres de leur véhicule abandonné en contrebas explosent. Des flammes ondulantes dansent une farandole sinistre et forment un mur infranchissable. Quelques murmures se font entendre dans le groupe quand soudain, le chef se met à hurler et impose le silence. Il lui semble entendre un vrombissement. Le doute devient certitude et l'ordre fuse :

- Tous à terre ! Plaquez-vous au sol, il arrive !!!

Pas le temps de dire ouf que des milliers de litres d'eau s'écrasent sur eux et leur véhicule rouge. Dans le ciel un oiseau jaune, allégé de sa cargaison, remet les gaz dans un bruit formidable et file en une trajectoire parabolique. Au sol, des cris de joie, des hourras. De la vapeur d'eau s'échappe de restes calcinés telles des fumerolles. Les hommes sont sauvés, mais ce n'est qu'un répit. L'ennemi insatiable continue, implacable, à dévorer la montagne.



15/03/10 - ©dh

Commentaires

  • J'ai commis jadis l'imprudence de dire que j'aimais le feu mais je n'avais encore jamais été confrontée à un incendie.
    J'étais fascinée par ce que d'aucuns nomment " folie " la taxant d'hyper-lucidité. Là aussi, je fus confrontée à un exemple parfaitement ingérable. De loin, tout paraît beau.

  • Je connais bien (malheureusement) le vol des "gros oiseaux jaunes" qui passent régulièrement l'été au dessus de la maison en direction des incendies...

  • simone > il est vrai que le feu à toujours fasciné l'homme et que son utilité n'a d'égale que sa dangerosité

    Cigale > tous les ans les forêts du sud de la France paie un lourd tribut au feu. J'aurais bien aimé donner plus de détails dans mon petit texte mais les consignes des impromptus étaient de limiter le nombre de mots à deux cents et pas un de plus.

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