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daniel - Page 36

  • Haiku 52 - la vie bonheur

     

    un enfant qui pleure
    elle l'étreint et lui sourit
    c'est la vie bonheur

     

     

    24/03/10 - ©dh

  • Lumière hivernale

    lampadaires.jpg


    Ses pas crissent en s'enfonçant dans le tapis blanc
    Un mélange de neige grésil n'a de cesse de tomber
    L'obscurité gagne sur le gris de cette journée ordinaire
    Sous la morne lumière hivernale des lampadaires
    L'homme se dépêche

    Une bise glacée lui arrache un frisson
    Il remonte le col de son pardessus
    Saleté de temps, cela n'en finira jamais
    Il serre son journal contre sa poitrine
    Obstacle dérisoire au vent qui s'insinue

    La journée est finie
    Il s'en revient du bureau
    L'ambiance y est exécrable
    L'entreprise ne va pas bien
    Il ne traîne pas, il presse son pas 

    Ce soir il a pris le chemin des quais
    Le fleuve déroule son long ruban noir
    Il pense à elle, il pense aux enfants
    Il leur demande pardon...
    Il a refusé sa mutation



    24/03/10 - ©dh 

  • Haiku 51 - hommage à Jean

     

    l’enfant a rejoint
    sa montagne tant aimée
    je l’entends chanter

     

     

    16/03/10 - ©dh

  • Le feu

    Piégés, les voilà piégés. En s'engageant dans la combe, ils espéraient bien le stopper. Mais un vent capricieux en a décidé autrement en le déposant traitreusement sur leurs arrières. Toute retraite est désormais impossible. Avec leurs pelles et l'énergie du désespoir, ils creusent dans l'ocre de la terre des abris bien dérisoires. La chaleur est intense. Les vitres de leur véhicule abandonné en contrebas explosent. Des flammes ondulantes dansent une farandole sinistre et forment un mur infranchissable. Quelques murmures se font entendre dans le groupe quand soudain, le chef se met à hurler et impose le silence. Il lui semble entendre un vrombissement. Le doute devient certitude et l'ordre fuse :

    - Tous à terre ! Plaquez-vous au sol, il arrive !!!

    Pas le temps de dire ouf que des milliers de litres d'eau s'écrasent sur eux et leur véhicule rouge. Dans le ciel un oiseau jaune, allégé de sa cargaison, remet les gaz dans un bruit formidable et file en une trajectoire parabolique. Au sol, des cris de joie, des hourras. De la vapeur d'eau s'échappe de restes calcinés telles des fumerolles. Les hommes sont sauvés, mais ce n'est qu'un répit. L'ennemi insatiable continue, implacable, à dévorer la montagne.



    15/03/10 - ©dh

  • Plaire ou pleuvoir


    il a plu

    pluie en revers
    pluie de mousson
    pluie de saison
    pluie de Turner

    pluviers gris noir
    plumes d'averse
    plutôt perses
    plurent au regard

    plus tant et tant
    plus que jamais
    plus que parfait
    plus qu'un enfant

    elle a plu

     

    12/03/10 - ©dh

  • Captcha

    Analyse ethno-sociologique sur les chants et danses des peuplades américano-cubaine et russo-slave

    extraits :

    ...il est important de prévenir le lecteur que cet article n'a pas la prétention de s'ériger comme preuve irréfutable à ce qui, il n'y a pas si longtemps que cela, était encore au stade de doutes et de questionnements sérieux auprès de la communauté scientifique spécialisée dans l'étude sur l'ancienneté probable de liens entre ces deux civilisations...bien qu'éloignées par des milliers de kilomètres et, chacune vivant sous des climats diamétralement opposés, sub-tropical pour l'une et continentalo-sibérique pour l'autre, il a été mis à la lumière des phénomènes qui, pris séparément, pouvaient sembler sans grande importance, mais étrangement troublant quand on les réunissait... il est question en particulier de cette propension qu'ont les peuples post-précolombien et les peuples cosaques de la région du Don à faire la fête et à danser à la moindre occasion... il s'agit là de fêtes qui sont loin d'être anodines... il est difficile d'établir qui, des caraïbo-cubains et des cosaquo-slaves, aurait, tel Ulysse, fait le voyage en premier pour aller s'établir chez l'autre et l'influencer de la sorte...

    ...une certitude cependant, c'est un mot directeur, commun aux deux peuples, qui, une fois prononcé, agit tel un détonateur et provoque chez ces indigènes une frénésie les poussant à aller jusqu'à taper dans les mains et sur divers objets, se saisir d'instruments de musique, entamer des chants et se contorsionner de longues heures durant... ce mot quasi magique est : captcha...

    ... pour exemple de Kiev jusqu'aux bords de la mer Noire le fait de prononcer captcha donne : Captcha ? Captchachok ! Casatchok ! Casatchok ! Ras, Dwa, Tri, c'est l'hiver qui frappe à notre porte... et aux environs de la Havane glisser captcha dans une conversation provoque : Captcha, Cha Cha Cha, que linda esta Cha Cha Cha...

     

    02/03/10 - ©dh

  • L'Eternel

    bouquet.jpg

    c’est toi

     ce bel été
    bruissant ondulant
    d’un océan au blé d’or

    ce souffle chaud
    tournoyant caressant
    le visage douceur

    cet azur immaculé aux flots
    débordant noyant
    les yeux naufrage

    ce chant d’oiseau adagio
    pénétrant conquérant
    le cœur du cœur

    cette terre d’après ondée
    imprégnant parfumant
    le corps des êtres

    cette aube belle du premier jour
    à l’instant présent
    de la vie, oui la vie

    c’est toi
    et toujours toi




    02/03/10 - ©dh

  • Haiku 50 - moustache chocolat

     

    la petite bouille
    à moustache chocolat
    le grand du moment

     

     

    26/02/10 - ©dh

  • Haiku 49 - ma terre

     

    à la fin du jour
    elle dira viens, rejoins-moi
    terre, ô ma terre

     

     

    23/02/10 - ©dh

  • Vieille dame indigne

    Le corbeau, le commis, la vieille dame...

    Dans un ciel morne et gris, un corbeau passe. Son croassement, semblable à un cri de désespéré, déchire le silence de cette fin d’après midi. Attend-il une réponse à son appel ?

    Dans le carré central du cimetière municipal, un commis égalise du revers de sa pelle la  terre sur la tombe qu’il vient de refermer. Son travail est terminé, il s’en retourne vers la sortie. Ira-t-il boire un p’tit canon chez Dédé, le bistrot d’à côté, avant de rentrer chez lui ?

    Devant le monticule de terre, une vieille dame au dos voûté, tout de noir vêtue. Son visage ridé comme un champ de labour laisse percer deux yeux secs. Le deuil apparent et le vent glacé soufflant par intermittence ne réussissent pas à humidifier ce dur regard. Pourtant, sous le tas de terre, repose son cinquième mari. Un ancien bon vivant, gourmand, trop gourmand, au point d’ingurgiter toute la dernière cueillette de champignons des bois qu’elle avait préparée en une succulente omelette, sa grande spécialité, et de s’en aller rejoindre ses prédécesseurs : bricoleur maladroit, conducteur somnolent, nageur amateur et passant où il ne fallait pas passer. Pas une émotion, pas une larme. Elle sait rester digne, la vieille dame indigne. Impassible, elle semble songeuse. Petites annonces, bal des veuves ou pourquoi pas ouèbe, trouvera-t-elle un sixième mari ?

     

    19/02/10 - ©dh

  • Haiku 48 - l'arbre mort

     

    de cet arbre mort
    te souviens-tu la fraîcheur
    les étés passés

     

     

    12/02/10 - ©dh

  • Evasion


    le portail était ouvert
    tout allait bien
    la caravane ne s'arrêtait pas
    quand aboyaient les chiens

    le portail est fermé
    on ne passe plus
    le point d'eau se tarit
    le cœur des hommes aussi
    l'incompréhension s'installe
    et l'on oublie le partage

    le portail sépare
    le fil qui unissait
    est barbelé maintenant
    il meurtrit les chairs
    et saigne les âmes

    le portail est en nous

     

    09/02/10 - ©dh