Haiku 52 - la vie bonheur
un enfant qui pleure
elle l'étreint et lui sourit
c'est la vie bonheur
24/03/10 - ©dh
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un enfant qui pleure
elle l'étreint et lui sourit
c'est la vie bonheur
24/03/10 - ©dh
Ses pas crissent en s'enfonçant dans le tapis blanc
Un mélange de neige grésil n'a de cesse de tomber
L'obscurité gagne sur le gris de cette journée ordinaire
Sous la morne lumière hivernale des lampadaires
L'homme se dépêche
Une bise glacée lui arrache un frisson
Il remonte le col de son pardessus
Saleté de temps, cela n'en finira jamais
Il serre son journal contre sa poitrine
Obstacle dérisoire au vent qui s'insinue
La journée est finie
Il s'en revient du bureau
L'ambiance y est exécrable
L'entreprise ne va pas bien
Il ne traîne pas, il presse son pas
Ce soir il a pris le chemin des quais
Le fleuve déroule son long ruban noir
Il pense à elle, il pense aux enfants
Il leur demande pardon...
Il a refusé sa mutation
24/03/10 - ©dh
l’enfant a rejoint
sa montagne tant aimée
je l’entends chanter
16/03/10 - ©dh
Piégés, les voilà piégés. En s'engageant dans la combe, ils espéraient bien le stopper. Mais un vent capricieux en a décidé autrement en le déposant traitreusement sur leurs arrières. Toute retraite est désormais impossible. Avec leurs pelles et l'énergie du désespoir, ils creusent dans l'ocre de la terre des abris bien dérisoires. La chaleur est intense. Les vitres de leur véhicule abandonné en contrebas explosent. Des flammes ondulantes dansent une farandole sinistre et forment un mur infranchissable. Quelques murmures se font entendre dans le groupe quand soudain, le chef se met à hurler et impose le silence. Il lui semble entendre un vrombissement. Le doute devient certitude et l'ordre fuse :
- Tous à terre ! Plaquez-vous au sol, il arrive !!!
Pas le temps de dire ouf que des milliers de litres d'eau s'écrasent sur eux et leur véhicule rouge. Dans le ciel un oiseau jaune, allégé de sa cargaison, remet les gaz dans un bruit formidable et file en une trajectoire parabolique. Au sol, des cris de joie, des hourras. De la vapeur d'eau s'échappe de restes calcinés telles des fumerolles. Les hommes sont sauvés, mais ce n'est qu'un répit. L'ennemi insatiable continue, implacable, à dévorer la montagne.
15/03/10 - ©dh
il a plu
pluie en revers
pluie de mousson
pluie de saison
pluie de Turner
pluviers gris noir
plumes d'averse
plutôt perses
plurent au regard
plus tant et tant
plus que jamais
plus que parfait
plus qu'un enfant
elle a plu
12/03/10 - ©dh
Analyse ethno-sociologique sur les chants et danses des peuplades américano-cubaine et russo-slave
extraits :
...il est important de prévenir le lecteur que cet article n'a pas la prétention de s'ériger comme preuve irréfutable à ce qui, il n'y a pas si longtemps que cela, était encore au stade de doutes et de questionnements sérieux auprès de la communauté scientifique spécialisée dans l'étude sur l'ancienneté probable de liens entre ces deux civilisations...bien qu'éloignées par des milliers de kilomètres et, chacune vivant sous des climats diamétralement opposés, sub-tropical pour l'une et continentalo-sibérique pour l'autre, il a été mis à la lumière des phénomènes qui, pris séparément, pouvaient sembler sans grande importance, mais étrangement troublant quand on les réunissait... il est question en particulier de cette propension qu'ont les peuples post-précolombien et les peuples cosaques de la région du Don à faire la fête et à danser à la moindre occasion... il s'agit là de fêtes qui sont loin d'être anodines... il est difficile d'établir qui, des caraïbo-cubains et des cosaquo-slaves, aurait, tel Ulysse, fait le voyage en premier pour aller s'établir chez l'autre et l'influencer de la sorte...
...une certitude cependant, c'est un mot directeur, commun aux deux peuples, qui, une fois prononcé, agit tel un détonateur et provoque chez ces indigènes une frénésie les poussant à aller jusqu'à taper dans les mains et sur divers objets, se saisir d'instruments de musique, entamer des chants et se contorsionner de longues heures durant... ce mot quasi magique est : captcha...
... pour exemple de Kiev jusqu'aux bords de la mer Noire le fait de prononcer captcha donne : Captcha ? Captchachok ! Casatchok ! Casatchok ! Ras, Dwa, Tri, c'est l'hiver qui frappe à notre porte... et aux environs de la Havane glisser captcha dans une conversation provoque : Captcha, Cha Cha Cha, que linda esta Cha Cha Cha...
02/03/10 - ©dh
c’est toi
ce bel été
bruissant ondulant
d’un océan au blé d’or
ce souffle chaud
tournoyant caressant
le visage douceur
cet azur immaculé aux flots
débordant noyant
les yeux naufrage
ce chant d’oiseau adagio
pénétrant conquérant
le cœur du cœur
cette terre d’après ondée
imprégnant parfumant
le corps des êtres
cette aube belle du premier jour
à l’instant présent
de la vie, oui la vie
c’est toi
et toujours toi
02/03/10 - ©dh
la petite bouille
à moustache chocolat
le grand du moment
26/02/10 - ©dh
à la fin du jour
elle dira viens, rejoins-moi
terre, ô ma terre
23/02/10 - ©dh
Le corbeau, le commis, la vieille dame...
Dans un ciel morne et gris, un corbeau passe. Son croassement, semblable à un cri de désespéré, déchire le silence de cette fin d’après midi. Attend-il une réponse à son appel ?
Dans le carré central du cimetière municipal, un commis égalise du revers de sa pelle la terre sur la tombe qu’il vient de refermer. Son travail est terminé, il s’en retourne vers la sortie. Ira-t-il boire un p’tit canon chez Dédé, le bistrot d’à côté, avant de rentrer chez lui ?
Devant le monticule de terre, une vieille dame au dos voûté, tout de noir vêtue. Son visage ridé comme un champ de labour laisse percer deux yeux secs. Le deuil apparent et le vent glacé soufflant par intermittence ne réussissent pas à humidifier ce dur regard. Pourtant, sous le tas de terre, repose son cinquième mari. Un ancien bon vivant, gourmand, trop gourmand, au point d’ingurgiter toute la dernière cueillette de champignons des bois qu’elle avait préparée en une succulente omelette, sa grande spécialité, et de s’en aller rejoindre ses prédécesseurs : bricoleur maladroit, conducteur somnolent, nageur amateur et passant où il ne fallait pas passer. Pas une émotion, pas une larme. Elle sait rester digne, la vieille dame indigne. Impassible, elle semble songeuse. Petites annonces, bal des veuves ou pourquoi pas ouèbe, trouvera-t-elle un sixième mari ?
19/02/10 - ©dh
de cet arbre mort
te souviens-tu la fraîcheur
les étés passés
12/02/10 - ©dh
le portail était ouvert
tout allait bien
la caravane ne s'arrêtait pas
quand aboyaient les chiens
le portail est fermé
on ne passe plus
le point d'eau se tarit
le cœur des hommes aussi
l'incompréhension s'installe
et l'on oublie le partage
le portail sépare
le fil qui unissait
est barbelé maintenant
il meurtrit les chairs
et saigne les âmes
le portail est en nous
09/02/10 - ©dh