Frères humains, qui comme moi vivez
N’ayez les cœurs contre lui endurcis,
Car, se pitié de ce temps gris avez,
Dieu en aura plus tost de vous merciz...
Ce matin passait devant ma fenêtre une cohorte de nuages. Ces derniers étaient tous plus gris et noirs les uns que les autres. Cependant se détachait de ce troupeau, un spécimen plus clair et bien plus gros. Sa forme, au demeurant magnifique, ne m’invitait pas, hélas, à l’enthousiasme. Mais il faut que je vous l’avoue, son niveau bas, presqu’à ras le sol, et la particularité de son galbe tout en rondeur m’incitèrent à sortir de la maison. En scrutant cette splendeur naturelle il me sembla apercevoir à son avant, le dessin d’une énorme branche d’arbre. Je restais là longtemps à l’admirer, le visage détrempé par sa pluie. L’envie me prit alors d’aller récupérer la longue corde remisée dans mon garage. De retour dans le jardin, je tentais à plusieurs reprises d’accrocher la formidable branche de ce nuage. Mais à chaque fois qu’il me semblait l’atteindre, irrémédiablement la corde me retombait sur la figure. Je crois, je ne peux vous l’affirmer, que mes gesticulations eurent le pouvoir d’agacer ce visiteur céleste. Et après m’avoir généreusement offert une ultime saucée, il s’en alla tranquillement, presque nonchalamment…
Frères humains, qui...
31/05/13 - ©dh