Se sont passés ces printemps déroulant des tapis de fleurs dans la chaleur, mais aussi, parfois, dans la fraîcheur. Toujours accompagnés de ces bataillons d’oiseaux sifflant la vie avec bonheur, ils sont le renouveau éternel. Combien d’années se sont écoulées depuis ce fameux jour ? Vingt, trente ou plus ? Je ne saurais vous le dire. Et de ce moment-là, de cet instant précis, il me reste cette vision mystérieuse qui a marqué ma mémoire à tout jamais. Etait-ce un rêve ou bien un songe ?
Je me trouve à l’intérieur d’une bâtisse en pierre, dans une pièce baignée d’une douce lumière. Je suis à genoux, les bras écartés, les paumes de mes mains tournées vers le haut. Debout, derrière moi, se tiennent quatre ou cinq personnages. Je me tourne légèrement par la droite pour mieux les voir. Ils sont drapés dans de longs vêtements blancs. L’un d’eux, à l’avant du petit groupe, porte la barbe et a les cheveux d’un blond vénitien. Son visage exprime une grande bonté. Il me sourit et, avec un calme incroyable, me dit :
«Nul ne peut rien contre le baiser du pèlerin qui revient de La Mecque.»
18/03/14 - ©dh