Haiku 84 - croah
quinze février
sonnant faux et hors saison
le chant d'un crapaud
16/02/12 - ©dh
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quinze février
sonnant faux et hors saison
le chant d'un crapaud
16/02/12 - ©dh
moins dix et nous deux
le grand froid force au très chaud
douce est la couette
03/02/12 - ©dh
tout de blanc vêtue
dame nature a cédé
l'hiver l'a mariée
01/02/12 - ©dh
La nuit se terminait sur ces instants sans commencement. Des immeubles, une chaussée, des voitures, un ciel… gris, tout était gris. De cet univers monochrome se détachait l’aplat noir des arbres dénudés par l’hiver. Etalés en ligne d’horizon, ils se dressaient bien à la verticale, lançant bien haut le râteau végétal de leurs branches, donnant l’impression d’une étrange supplique faite par des mains monstrueusement griffues.
Lambinaient quelques petits paquets de nuages, arrière-garde insolente d’une armée coupable, la veille, d’exactions pluvieuses dignes d’un récit biblique.
Dans cette atmosphère délavée, quasi exempte de toute impureté, les résidus de pluie, gouttes et autres flaques, capturaient la lumière naissante pour la restituer dans de multiples brillances. Lentement, les formes retrouvaient du relief.
La neige était tombée sur les montagnes voisines et me le faisait savoir par les morsures d’un vent glacé qui me fouettait le visage.
Passait une ambulance, toute sirène hurlante, couvrant momentanément l’entame du concerto pour marteau-piqueur d’un chantier proche. Le bruit reprenait ses quartiers. La cité revenait à l’ordinaire.
26/01/12 - ©dh
mai est encore loin
et j'entends pour chants d'oiseaux
des croassements
24/01/12 - ©dh
souviens-toi de Nesle
au passé sombre effacé
la tour prend garde
12/01/12 - ©dh
Au sûr et à couvert dans la petite tour
Le corps franc des volontaires veille nuit et jour
Afin qu’onc ribaud, larron ou fieffé coquin
Dans la cité se risque de soir ou matin
Point de ronds de jambe à faire devant le guet
A âme bien née nulle crainte à se présenter
Mais gare à celui à qui patte blanche fait défaut
Sa vie tombera d’un trait raide de carreau
Sur ce chemin de ronde à ouvrages courbes
Il ne peut y avoir de place pour les fourbes
Saint-Martin protecteur est guide dans leurs choix
Oyez bien, qu’on se le dise ici ou ailleurs
La garde a réputation d’être la meilleure
Fidèle à nostre Mère l’Eglise et au Roy
09/01/12 - ©dh
Crédit photo : Toncrate
RUPTURE
J’ai la main sur la poignée de la porte … J’hésite … Je ne sais si j’en franchirai le seuil … Tout cela est trop bête … Comme à mon habitude, je me suis emporté … Mais là, mes paroles ont été cinglantes … Coupantes comme l’acier acéré … Maintenant, je la sens derrière moi, anéantie … J’entends, ou plutôt je me force à ne pas entendre, ses pleurs … C’est fini, oui bien fini … Tout ce qui restait de notre amour à volé en éclats … Tout est consumé … Cramé… Je suis allé trop loin … Vraiment trop loin … Je suis un dégueulasse, un ignoble salaud … Odieux … J’ai la main sur la poignée de la porte …
02/01/12 - ©dh
à l'année nouvelle
l'inexistant deviendra
meilleurs vœux à tous
02/01/12 - ©dh
Noël, une étoile
du ciel ton sourire Maman
et mon cœur scintille
12/12/11 - ©dh
souffle un vent glacé
et la nature est sans murs
j'en frémis pour elle
09/12/11 - ©dh
A la saison où la nuit mange les jours, les petits matins ne sont plus qu’incertitude.
Sous la couette, le corps se fait plus lourd et se lever devient supplice. Dès lors, l’esprit commandeur subit la mutinerie de l’ensemble moteur. Rien ne se peut, l’interdiction du mouvement fait loi.
La tête se déconnecte du maître cerveau et se fait l’alliée inconditionnelle de cette coalition de membres lâches. Pour marquer plus fortement son accord à la démission généralisée, cette dernière, grosse boule inerte, pactise avec l’oreiller moelleux, s’enfonçant en lui, jusqu’à en disparaître, dans un naufrage consenti.
Au dehors la nature subit le diktat du froid. De cette aube glacée il ne me restera, très certainement, que le souvenir de la plus chaude et de la plus douillette des matinées de cet hiver naissant.
01/12/11 - ©dh