Haiku 89 - 6 mai
un nuage noir
soufflé hors du ciel bleu
éclot une rose
07/05/12 - ©dh
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un nuage noir
soufflé hors du ciel bleu
éclot une rose
07/05/12 - ©dh
Il y a eu Patmos où, sur les traces de Jean, je quêtais le Spirituel. Des Aléoutiennes en passant par les îles Sous-le-Vent aux mystères de Pâques, mes yeux se sont brûlés de ces lumières, ma peau s’est burinée des embruns. Dans cette course sans fin, je cherchais l’introuvable, je croyais à l’inexistant. Après une vie traversée de bonheurs éphémères, un soir, je m’étais couché, dans ce grand lit carré, recru de fatigue, harassé par les années. Tu t’étais approchée de moi et, tendrement, m’avais caressé le visage. Tu me murmurais des mots doux pour m’apaiser. Et j’ai vu, à la lueur de la lune, ce reflet dans l’océan de tes yeux, cette île tant recherchée, tant rêvée, enfin à portée de main. Cette île qui supposait d’autres îles, c’était toi, c’était l’île de ton cœur.
20/04/12 - ©dh
Le temps joue de la bascule. En ce mois d’avril qui s’effile, de son cœur sec il a fait jaillir des larmes de pluie de repentance. La nuit peu oublieuse de la longue attente, faisant fi de cette ultime et tardive demande de pardon, lui en a battu froid. Il a gelé ce matin.
17/04/12 - ©dh
De ce matin je ne garderai rien, tout au plus un souvenir diffus, une douce lumière printanière s'évaporant des limbes de ma mémoire. Tous les matins du monde ne sont-ils pas sans retour ?
au matin d'avril
de ton sommet dominant
chante rouge-gorge
03/04/12 - ©dh
pour eux c'est la nuit
et puisqu'il en est ainsi
que la bête meure
22/03/12 - ©dh
terre noire humide
au végétal pourrissant
senteurs d'avenir
9/03/12 - ©dh
l'île déserte
comme un lendemain d'amour
quand le cœur n'est plus
29/02/12 - ©dh
se baignent dans l’azur
s’estompent dans le lointain
là-bas sur l’indigo plat, un ferry trace sa route
laissant derrière lui un sillage blanc d’écume
une terre ocre et rude
lutte avec la roche pour le partage de l’endroit
des herbes folles desséchées
se mêlent aux minuscules champs de blé
un âne tourne sans fin sur une aire de battage
tirant un plateau de bois surmonté d’une énorme pierre
des centaines d’oliviers rabougris courent à perte de vue
à travers les collines, se mêlant à la garrigue
un silence rompu un temps par le cri d’une buse
postée à l’affût dans le ciel orphelin de tout nuage
et tout au bout du monde Kato Zakros
refuge d’Alex et Iphigénie, indomptables îliens
une lumière blanche, une mer omniprésente
sont enfants de ce pays, le seul et unique, Hellas...
se baignent dans l’azur
s’estompent dans le lointain...
mes souvenirs
22/02/12 - ©dh
quinze février
sonnant faux et hors saison
le chant d'un crapaud
16/02/12 - ©dh
moins dix et nous deux
le grand froid force au très chaud
douce est la couette
03/02/12 - ©dh
tout de blanc vêtue
dame nature a cédé
l'hiver l'a mariée
01/02/12 - ©dh
La nuit se terminait sur ces instants sans commencement. Des immeubles, une chaussée, des voitures, un ciel… gris, tout était gris. De cet univers monochrome se détachait l’aplat noir des arbres dénudés par l’hiver. Etalés en ligne d’horizon, ils se dressaient bien à la verticale, lançant bien haut le râteau végétal de leurs branches, donnant l’impression d’une étrange supplique faite par des mains monstrueusement griffues.
Lambinaient quelques petits paquets de nuages, arrière-garde insolente d’une armée coupable, la veille, d’exactions pluvieuses dignes d’un récit biblique.
Dans cette atmosphère délavée, quasi exempte de toute impureté, les résidus de pluie, gouttes et autres flaques, capturaient la lumière naissante pour la restituer dans de multiples brillances. Lentement, les formes retrouvaient du relief.
La neige était tombée sur les montagnes voisines et me le faisait savoir par les morsures d’un vent glacé qui me fouettait le visage.
Passait une ambulance, toute sirène hurlante, couvrant momentanément l’entame du concerto pour marteau-piqueur d’un chantier proche. Le bruit reprenait ses quartiers. La cité revenait à l’ordinaire.
26/01/12 - ©dh