Collatéral
Quand dans tes yeux monte ce trop-plein de chagrin mêlé à la peur, quand la douleur est telle, qu’un indicible battement de paupière suffit à faire jaillir des torrents de larmes où s’entremêlent des hoquets incontrôlables à t’arracher la poitrine, toi tu es là, petit enfant, témoin innocent de la folie des hommes, les bras ballants, suffoquant de la poussière âcre, debout sur les gravats fumants de ce qui était une maison, ta maison, où vivait une famille, ta famille, tu ne sais pas, tu ne t’imagines pas encore ce sentiment, terrible et destructeur, ce sentiment acteur de ce moment, responsable de finalité, coupable de mort, celui qui vient prendre possession de ton âme, de ton être, de ta vie, qui t’animera, te portera, te guidera, te poussera aux extrêmes, à l’extrême de la pareille que tu rendras à celui, à ceux qui ont voulu, ceux qui ont commis l’irréparable à ton encontre, tu deviendras lui, tu seras eux, gonflé de venin, débordant de ce poison, qui ne t’appartenait pas, qui était à d’autres, mais qui est tien désormais... la haine.
16/11/12 - ©dh
Ce n’était plus de simples feuilles de hêtre collées à un rectangle gris, mais bien des éclats de couleur vert, sienne, or, rehaussés de la lumière d’un courageux soleil d’après ondée, suspendus avec délicatesse à un dais bleu teinté d'une minéralité pétrole, qui s’offraient à mon regard ce matin-là.
