Haiku 109 - nuit d'hiver
les nuits les plus noires
sur le blanc manteau d'hiver
jamais ne sont noires
21/01/13 - ©dh
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
les nuits les plus noires
sur le blanc manteau d'hiver
jamais ne sont noires
21/01/13 - ©dh
avec lui
l’échange s’anime
se gonfle
gagne en saveur
en acide
dérape parfois
mais livre les cœurs
dans une franchise
noyée d’amour
mais aussi
hélas
parfois de haine
quand l’insensible arrive
l’indifférence se replace
s’efface alors le langage du familier
à sa place l’ancien
prince des bonnes manières
du grand
du mépris
de la froideur
le vous de la bienséance
qui passe sans vous voir
alors sans celui que je ne peux nommer
le u orphelin resserre les bouches
en caisses de résonnance de sirènes
pour ces mélodies désespérées
perdues au loin dans les bois
là où dans les branches des arbres
s’enroule l’écharpe sans fin d'un air glacé
14/01/13 - ©dh
dans mon jardin
tombent et tomberont toujours
les feuilles mortes
du grand arbre dominant
dans mon jardin
crissent et crisseront constamment
les blancs graviers de l’allée
sous le pas du passant
dans mon jardin
s’enfuient et s’enfuiront sans cesse
les couleurs éclatantes de l’été
à l’hiver approchant
dans ce jardin
frémit et ne frémira pas éternellement
mon cœur aux douces senteurs
des printemps renaissants
27/12/12 - ©dh
s'écrit noir sur blanc
l'abandon sans condition
des arbres à l'hiver
14/12/12 - ©dh
souviens-toi d'hier
des glissades improvisées
des gamelles aussi
11/12/12 - ©dh
blanc et tournoyant
le premier est toujours beau
messager d'hiver
06/12/12 - ©dh
Gris, gris, quand tout est gris le ciel est plombé, l’humeur chagrine, le végétal terne, les maisons sans relief, les objets sales. Etaler son ressenti en pareille circonstance c’est, bien souvent, établir une échelle dans les valeurs tonales, du clair au foncé, comparer au minéral ou à l’animal. Pétrole, ardoise, anthracite, éléphant, souris... Les voilà bien souvent associés au descriptif de la quasi-noirceur des jours tristesse, des jours sans soleil. Tout cela est totalement immérité. La morosité générale prend source ailleurs. Rendons à Caesar ce qui lui appartient, rendons à l’homme ce qui est à l’homme. Le gris est à l’usure, le gris est à la tribune.
04/12/12 - ©dh
J’aime à me réchauffer aux rayons de ce soleil d’automne, à sentir mes épaules s’engourdir. J’aime quand s’engage ce combat, qui n’en est pas vraiment un, entre ce désir de s’assoupir et cette volonté de garder les yeux bien ouverts. Dans ces moments-là, je ne pense à rien de précis, me contentant de calmer ma respiration et de regarder, sans jamais les regarder, passer les gens, véhicules et animaux. Cet après-midi le ciel bleu est délavé. Parsemé de grandes plaques à peine blanches, il coiffe un paysage urbain inondé de lumière qui prend un air de détrempe miel or. Affalé sur un banc, je m’y enfonce, imperceptiblement, comme pour y rechercher un meilleur confort. Les battements de mon cœur se font de plus en plus espacés, la somnolence me gagne. Un bâillement, puis un autre, me tirent des larmes bien involontaires. La vue brouillée, je m’étire en me levant. Il est, pour moi, grand temps de rentrer avant que la journée ne soit trop entamée, conscient que le changement de luminosité modifierait et gâcherait, irrémédiablement, tout le bénéfice de ce moment de quiétude privilégié.
22/11/12 - ©dh
aux jours les plus courts
tu t'allonges languissante
mélancolie noire
20/11/12 - ©dh
Quand dans tes yeux monte ce trop-plein de chagrin mêlé à la peur, quand la douleur est telle, qu’un indicible battement de paupière suffit à faire jaillir des torrents de larmes où s’entremêlent des hoquets incontrôlables à t’arracher la poitrine, toi tu es là, petit enfant, témoin innocent de la folie des hommes, les bras ballants, suffoquant de la poussière âcre, debout sur les gravats fumants de ce qui était une maison, ta maison, où vivait une famille, ta famille, tu ne sais pas, tu ne t’imagines pas encore ce sentiment, terrible et destructeur, ce sentiment acteur de ce moment, responsable de finalité, coupable de mort, celui qui vient prendre possession de ton âme, de ton être, de ta vie, qui t’animera, te portera, te guidera, te poussera aux extrêmes, à l’extrême de la pareille que tu rendras à celui, à ceux qui ont voulu, ceux qui ont commis l’irréparable à ton encontre, tu deviendras lui, tu seras eux, gonflé de venin, débordant de ce poison, qui ne t’appartenait pas, qui était à d’autres, mais qui est tien désormais... la haine.
16/11/12 - ©dh
fortune d'automne
sur le ginkgo biloba
ses mille écus d'or
13/11/12 - ©dh
au brouillard tombé
des fantômes blancs épient
la peur des enfants
09/11/12 - ©dh