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daniel - Page 24

  • Labyrinthe d'odeurs

    humées, aimées
    rejetées, détestées
    elles se sont enfuies
    et reviennent aujourd’hui

    se brouillant, se mêlant
    s’emmêlant, se fusionnant
    d’un lieu, d’une fleur
    d’une émotion, d’une peur

     

    de ce continuum de perditions
    s’envole le frêle papillon
    d’un bref éclair de lucidité
    bien trop vite emporté

     

    prisonnier de l’inextricable
    me voilà totalement incapable
    de faire épouser ces fragrances
    à mon monde en partance

     

    et à mes côtés, vous Madame
    si patiente, si calme
    au parfum que j’ai un jour connu
    vous ai-je déjà vue ?

     

     

    07/10/14 - ©dh

  • Haiku 129 - pie

     

    jardin ou télé 
    la pie aime y jacasser
    pour tout ce qui brille



    22/09/14 - ©dh

     

  • Haiku 128 - lune

     

    service de nuit 
    l'assiette blanche de lune
    régale mes yeux



    12/09/14 - ©dh

     

  • Haiku 127 - aronde

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    La furie des eaux avait fini de creuser le sol pour laisser place à ce merveilleux serpent de falaises abruptes, fantastique écrin de roches d'un cours d'eau désormais apaisé. Pour sceller l’union du merveilleux et de la nature, une arche de pierre s’était dressée ici, anneau symbolique de cette alliance.

    Et toi, tu es là depuis la nuit des temps. Longtemps, longtemps bien avant que Sapiens sapiens ne marque son passage, il y a vingt ou trente mille ans à peine, sur les parois des grottes aux alentours avec des dessins ocres et noirs...

     

    sous l’arche de pierre
    ton cri annonce ton vol
    ventre blanc, dos noir


    07/08/14 - ©dh

  • Haiku 126 - rosé

     

     

    en ce jour touffeur 
    perle la fraîcheur d'un verre
    d'un été rosé



    24/06/14 - ©dh

     

  • Haiku 125 - rêve d'ailleurs

     

    il n'est qu'un voyage 
    qui hante mes nuits moites
    et toi tu l'ignores



    16/05/14 - ©dh

     

  • Haiku 124 - sourire

     

    lointain dans la nuit 
    sur l'océan reflétant
    sourire de lune



    27/03/14 - ©dh

     

  • Songe

    songe.jpg

    Se sont passés ces printemps déroulant des tapis de fleurs dans la chaleur, mais aussi, parfois, dans la fraîcheur. Toujours accompagnés de ces bataillons d’oiseaux sifflant la vie avec bonheur, ils sont le renouveau éternel. Combien d’années se sont écoulées depuis ce fameux jour? Vingt, trente ou plus? Je ne saurais vous le dire. Et de ce moment-là, de cet instant précis, il me reste cette vision mystérieuse qui a marqué ma mémoire à tout jamais. Etait-ce un rêve ou bien un songe?

     

    Je me trouve à l’intérieur d’une bâtisse en pierre, dans une pièce baignée d’une douce lumière. Je suis à genoux, les bras écartés, les paumes de mes mains tournées vers le haut. Debout, derrière moi, se tiennent quatre ou cinq personnages. Je me tourne légèrement par la droite pour mieux les voir. Ils sont drapés dans de longs vêtements blancs. L’un d’eux, à l’avant du petit groupe, porte la barbe et a les cheveux d’un blond vénitien. Son visage exprime une grande bonté. Il me sourit et, avec un calme incroyable, me dit :

     

    «Nul ne peut rien contre le baiser du pèlerin qui revient de La Mecque.»

     

     

    18/03/14 - ©dh

     

  • Rien que pour vous

    désert.jpg

     

    A vous qui me lisez encore, à cette petite poignée d’irréductibles qui me fait l’honneur d’arpenter, un grand mot, ce territoire qu’est mon blog, à vous donc et rien qu’à vous, je tiens à vous faire part de toute mon affection. Ces derniers temps mes écrits se font plus rares et l’idée de tout cesser me taraude. La démotivation devant le silence du désert, la baisse avérée des voyageurs le traversant et peut-être le tarissement de l’oasis créativité, tout cela renforce un peu plus, chaque jour, cette éventualité.


    Peut-être en suis-je arrivé à la même constatation que le Drago de Buzzati ? Allez savoir...


     

    17/01/14 - ©dh

  • Mal de mer

    - Je viens de lire dans une revue un article intéressant où il était question de boisson et de thé en particulier. L’auteur terminait son papier avec une question amusante : «Crois-tu qu’il soit possible d’avoir le mal de mer dans une tasse de thé ?»

    - Bien sûr !

    - Comment cela est-il possible ?

    - C’est simple. Remplissez une casserole de l’eau la plus limpide qui soit. Mettez-la à chauffer et portez le liquide à ébullition. Versez-le dans une théière et rajoutez-y le meilleur des thés, du Darjeeling. Refermez le couvercle de la théière et laissez infuser un bon moment. Remplissez une tasse en porcelaine de Chine de ce breuvage exquis. Glissez-y un peu de sucre de canne à votre convenance. Touillez le tout avec une petite cuillère en argent. Portez la tasse, petit doigt bien relevé, à la hauteur de vos lèvres. Prenez bien le temps de humer le parfum délicat. Secouez la tasse doucement avec de petits mouvements circulaires. Fermez les yeux, surtout fermez bien les yeux...

    - Why ?

    - Pour vous préserver de la naupathie. Parce que votre tasse de thé contient bien un océan… l’océan qui sépare notre monde civilisé des autres… des incultes.

    - Sir ! Yes Sir !

     

    13/12/13 - ©dh

  • Givre

    nature_givrée.jpg

    A l’heure où la nuit s’apprête à desserrer son étreinte sur la cité endormie, que la lumière reprend lentement et timidement ses droits, s’offre à mes yeux jamais rassasiés l’étendue givrée d’une nature figée. Très certainement blasées, quelques ombres grises filent sans marquer l’arrêt, ni même porter la moindre attention au merveilleux. Une pellicule glacée recouvre tout alentour. Du végétal au minéral, il n’est presque rien qui ne soit pas habillé de cette fine dentelle. A l’instant où les réverbères abandonnent leur lutte molle contre l’obscurité fuyante, disparaissent alors les reflets ivoire au profit d’une blancheur éclatante. Un silence qui se veut absolu accompagne le moment comme il en est pour certaines beautés qui forcent le respect et l’admiration, laissant sans voix tous ses témoins. Cette vision, véritable gourmandise de fin d’année, mon cœur la savoure avec un bonheur extrême. Le ciel se teinte d’ambre claire annonciatrice de l’inéluctable. D’ici peu le soleil, maître du jour, reprendra ses quartiers.

     

     

    10/12/13 - ©dh