Haiku 122 - la vie est courte à mourir
quand elle est très belle
la vie est courte à mourir
ça c'est vraiment con
04/11/13 - ©dh
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quand elle est très belle
la vie est courte à mourir
ça c'est vraiment con
04/11/13 - ©dh
La rue était étroite, longue, humide et obscure. L’homme pressa son pas pour se diriger vers la petite lueur qui scintillait là-bas tout au bout de la venelle. Il frissonna au contact d’un petit coup de vent glacial qui lui gifla le visage au croisement d’une allée plus noire et plus glauque que celle qu’il empruntait. Machinalement il releva le col de sa veste en tweed. Vraiment il faisait froid, il avait froid. Arrivé au bout de la rue devant une bâtisse, la lueur s’était transformée en lumière se déversant sur le trottoir à travers l’imposte de la porte d’entrée. Il sonna et dû s’y reprendre à deux fois avant que le lourd battant de la porte en bois ne s’ouvre sur une créature. Elle lui tendit sa main droite qu’il s’empressa de saisir. La main était chaude et l’effet fut immédiat, une onde de chaleur lui parcourut tout le corps. Un brouhaha couvert par de la musique s’échappait de la pièce principale de la maison. Remarquant sa curiosité, l’hôtesse l’invita à entrer. Sur une grande piste un groupe d’individus se déhanchaient et gesticulaient au rythme d’une musique au son électronique mixée par un DJ branché. Presque naturellement il se mêla aux danseurs et bougea son corps en synchrone. Assez bizarrement, malgré cette débauche d’énergie il ressentit un grand froid. Il avait froid, très froid. Le DJ qui officiait au mixage cria : «Attention il va nous quitter» Aussitôt l’homme sentit une grande brûlure à la poitrine qui le fit tressaillir. Il sursauta comme jamais auparavant. Cela eut pour effet de lui faire ouvrir grand les yeux et il vit la femme qui l’avait accueilli avec un masque sur le visage. «Un bal masqué, zut c’est un bal masqué, dire que je ne suis pas venu travesti...» Il n’eut pas le temps de terminer son raisonnement qu’un second choc vint lui secouer le corps. Puis un troisième et ainsi de suite jusqu’à ce que la musique électronique ne soit plus qu’un long sifflement aigu en continu.
- Ça y est on l’a définitivement perdu.
- Docteur vous avez fait tout votre possible... tout ce qui est humainement possible de faire... n’ayez aucun regret...
- Je sais, je sais Mademoiselle, mais j’ai toujours du mal avec cela.
18/10/13 - ©dh
l'arrière-saison
l'instant où le cœur dit oui
et le corps dit non
11/10/13 - ©dh
tombent les feuilles
hier sous ces grands marronniers
mes guerres d'enfance
20/09/13 - ©dh
Que de desseins et de quêtes d’éternité aux destins sombres dans cet univers. Il en est des futiles, c’est vrai, mais pas que. L’oubli, fait mineur au demeurant, se révèle être à la fin bien tragique. Je prends, j’absorbe, je recrache, j’oublie.
Erato effleure de sa main l’imaginaire du poète et le voilà officiant diffuseur livreur d’une pensée, d’un message. Visible et audible à son origine, l'apophtegme suit son chemin en s’estompant pour se perdre dans l’infini. Un caillou tombe et frappe le miroir lisse et immobile de la vie, de l'eau. L’onde du choc se disperse en une multitude de cercles concentriques qui vont en s’élargissant jusqu’à disparaître. L’intemporalité n’est pas de ce monde. Tout se dilue et se meurt avec certitude dans l’espace-temps comme se meurent les ronds dans l’eau.
19/09/13 - ©dh
maintenant la nuit
brille une lueur nouvelle
l'étoile Jacquard
13/09/13 - ©dh
au pied du platane
sur un damier de lumière
joue dame fourmi
23/08/13 - ©dh
des jours remplis d'or
fondent mon cœur dans mon corps
déjà la mi-août
16/08/13 - ©dh
reflet de la mer
l'oyat amant de la dune
roule en s'ondulant
07/07/13 - ©dh
Il fait beau sur Saint-Malo ce jour-là. A l’angle d’une petite rue, sur un mur à crépi gris, un message à la peinture blanche tagué au pochoir. L’espace d’un temps, qui demain sera éternité, je le déchiffre.
Tendre, je l’approuve sans retenue
Osé, il titille mon âme frondeuse
Ironique, sa lecture me réjouit
Lisible, il s’affiche ouvertement
Accessible, sa simplicité me rassure
Bref, il est compris en un quart de temps
Amical, son contenu se partage
Souriant, il illumine toute grisaille
Jeune, son écriture n’a pas d’âge
Engagé, il est sans conteste universel
Téméraire, son audace me plaît
Amoureux, il demeure indomptable
Idéal, sa flamme brille à jamais
Merveilleux, il appelle à la mobilisation
Eternel, le bonheur est dans son monde
01/08/13 - ©dh
mon amour en toi
comme ce roseau bercé
frémissant au vent
01/07/13 - ©dh
tout l'or du monde
jamais ne pourra brûler
l'âme du conscient
27/06/13 - ©dh