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daniel - Page 24

  • Un voyage inattendu

    Tout avait commencé par une course. Au top départ, nous nous étions tous élancés pour courir comme des dératés, comme si notre vie en dépendait. Et le meilleur et le plus rapide ce fut moi. J’étais content, heureux comme un fou. Les autres tiraient la tronche. Ils me jalousaient, c’est sûr, je ne les ai plus revus depuis. Pour avoir été le vainqueur de cette compétition j’ai eu droit à une récompense : un séjour VIP tous frais payés. Tout, absolument tout était compris. Nourri, logé, choyé, dorloté, j’étais bien, trop bien au point de commencer à gêner quelque peu. Faut dire que j’avais pris pas mal de kilos à force de me bâfrer. Au bout d’un long séjour, qui me parut bien court, ils décidèrent de m’expulser. Je leur ai résisté aussi longtemps que j’ai pu, mais il faut vous l’avouer que malgré ma corpulence je n’ai pas fait le poids face à leur grande détermination. La propriétaire de l’hôtel de luxe où je séjournais, aidée pour cela par des individus en uniforme, m’a fait sortir manu militari de mon petit cocon douillet. Comme j’avais décidé de m’enfermer dans un certain mutisme devant ce que je considérais comme une agression, l’un des individus m’a attrapé à bras le corps et m’a flanqué un grand coup, d’une main ferme, sur mon arrière train. Ce qui eut pour conséquence de me faire monter aux yeux mes premières larmes et à me faire vagir à n’en plus finir.

     

    Quels souvenirs me reste-t-il de ce voyage ? Il faut vous l’avouer, rien et pourtant tout. La conglomération d’atomes qui compose mon être avec les sensations qu’elle a engendrées, les sentiments qui me font vibrer, réagir, interagir dans l’espace-temps de la vie, tout vient de là, tout, absolument tout vient de ce commencement…

     

     

    http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/recherche/commentaire_id/lorigine-du-monde-125.html

     

     

    03/11/14 - ©dh

  • Sur les traces de l'albinos bleu

    Petite discussion impromptue autour d’un gril entre deux chasseurs cannibales.

    - Dis, tu le veux comment ?

    - Quoi ?

    - Ben, la cuisson de ton albinos. Tu le veux bien cuit, à point, saignant ?

    - Non. Je le préfère bleu !

     

    27/10/14 - ©dh

     

  • Haiku 131 - la peau de l'ours

     

    ours blanc, brun ou noir
    si ta peau sent la chaussette
    c'est carpette diem



    23/10/14 - ©dh

     

  • Haiku 130 - balai et poussière

     

    je suis peu de chose 
    moi la poussière d'étoile
    allez du balai !



    13/10/14 - ©dh

     

  • Labyrinthe d'odeurs

    humées, aimées
    rejetées, détestées
    elles se sont enfuies
    et reviennent aujourd’hui

    se brouillant, se mêlant
    s’emmêlant, se fusionnant
    d’un lieu, d’une fleur
    d’une émotion, d’une peur

     

    de ce continuum de perditions
    s’envole le frêle papillon
    d’un bref éclair de lucidité
    bien trop vite emporté

     

    prisonnier de l’inextricable
    me voilà totalement incapable
    de faire épouser ces fragrances
    à mon monde en partance

     

    et à mes côtés, vous Madame
    si patiente, si calme
    au parfum que j’ai un jour connu
    vous ai-je déjà vue ?

     

     

    07/10/14 - ©dh

  • Haiku 129 - pie

     

    jardin ou télé 
    la pie aime y jacasser
    pour tout ce qui brille



    22/09/14 - ©dh

     

  • Haiku 128 - lune

     

    service de nuit 
    l'assiette blanche de lune
    régale mes yeux



    12/09/14 - ©dh

     

  • Haiku 127 - aronde

    hirondelle_2.jpg

     
    La furie des eaux avait fini de creuser le sol pour laisser place à ce merveilleux serpent de falaises abruptes, fantastique écrin de roches d'un cours d'eau désormais apaisé. Pour sceller l’union du merveilleux et de la nature, une arche de pierre s’était dressée ici, anneau symbolique de cette alliance.

    Et toi, tu es là depuis la nuit des temps. Longtemps, longtemps bien avant que Sapiens sapiens ne marque son passage, il y a vingt ou trente mille ans à peine, sur les parois des grottes aux alentours avec des dessins ocres et noirs...

     

    sous l’arche de pierre
    ton cri annonce ton vol
    ventre blanc, dos noir


    07/08/14 - ©dh

  • Haiku 126 - rosé

     

     

    en ce jour touffeur 
    perle la fraîcheur d'un verre
    d'un été rosé



    24/06/14 - ©dh

     

  • Haiku 125 - rêve d'ailleurs

     

    il n'est qu'un voyage 
    qui hante mes nuits moites
    et toi tu l'ignores



    16/05/14 - ©dh

     

  • Haiku 124 - sourire

     

    lointain dans la nuit 
    sur l'océan reflétant
    sourire de lune



    27/03/14 - ©dh

     

  • Songe

    songe.jpg

    Se sont passés ces printemps déroulant des tapis de fleurs dans la chaleur, mais aussi, parfois, dans la fraîcheur. Toujours accompagnés de ces bataillons d’oiseaux sifflant la vie avec bonheur, ils sont le renouveau éternel. Combien d’années se sont écoulées depuis ce fameux jour? Vingt, trente ou plus? Je ne saurais vous le dire. Et de ce moment-là, de cet instant précis, il me reste cette vision mystérieuse qui a marqué ma mémoire à tout jamais. Etait-ce un rêve ou bien un songe?

     

    Je me trouve à l’intérieur d’une bâtisse en pierre, dans une pièce baignée d’une douce lumière. Je suis à genoux, les bras écartés, les paumes de mes mains tournées vers le haut. Debout, derrière moi, se tiennent quatre ou cinq personnages. Je me tourne légèrement par la droite pour mieux les voir. Ils sont drapés dans de longs vêtements blancs. L’un d’eux, à l’avant du petit groupe, porte la barbe et a les cheveux d’un blond vénitien. Son visage exprime une grande bonté. Il me sourit et, avec un calme incroyable, me dit :

     

    «Nul ne peut rien contre le baiser du pèlerin qui revient de La Mecque.»

     

     

    18/03/14 - ©dh