Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Haiku 44 - eldorado

     

    eldorado si
    tu te caches dans les yeux
    les yeux de l'amour

     

     

    27/10/09 - ©dh

  • Silence

    paysage.jpg 

    sans même crier gare
    il s’étale et s’impose
    le changement est si brutal
    que mon cœur en est surpris
    lui qui bat à rythme rapide
    chute instantanément
    aspiré par le vide présent
    le silence vient de s’inviter
    laissant aux molécules seules
    le droit de s’entrechoquer
    pour une hypothétique cacophonie
    dans leur monde infinitésimal
    de longs moments
    prolongent de longs moments
    et s'écoule la clepsydre
    de mon horloge vasculaire
    et monte à mes oreilles
    le bruit d'un flot
    où sourd cette angoisse
    allant crescendo
    jusqu'à emporter
    le primo soulagement
    et se ressent ce manque
    le regret du bruit de la vie
    dès lors ne supportant plus
    ce trop pesant remplaçant
    et après une ultime hésitation
    jaillit ce cri renaissance
    mettant fin à l’hégémonie
    de cet autocrate silence

     

    21/10/09 - ©dh

  • Souvenir

    lilas.jpg

    Il est dans la vie des instants, heureux ou malheureux, qui laissent en chacun de nous des traces indélébiles. Bien souvent, il en est une qui prédomine. Flotte dans ma mémoire, dans ce marais que sont mes souvenirs, une image revenant de manière récurrente sans que rien ne l’appelle à se manifester. Jamais je n’ai cherché à m’en débarrasser dans le gouffre de l’oubli. Elle ne me dérange pas plus que cela. Elle fait partie de ces choses passées à l’ordinaire pour lesquelles l’indifférence est de mise, de ces objets que l’on côtoie depuis si longtemps qu’il arrive de ne plus les voir bien que, structurellement, ils soient bien là.

    Cette image me ramène immanquablement à une rue, un bout de jardin, un lilas en fleur. Je me souviens de ce matin où, enfant je m’étais arrêté devant ce lilas. Je l’avais contemplé, l’espace de quelques secondes, avant de reprendre ma promenade. Il était planté dans un modeste jardin qui bordait une maison grise et banale. Aucun événement fortuit n’avait marqué cet instant. Vraiment rien qui puisse capter mon attention, capable à ce point d'imprégner ma mémoire.

    Des massifs de lilas à longues tiges ployant sous le poids de fleurs épanouies blanc mauve, rehaussées du vert délicat et profond de leur feuillage, embaumant tout l’alentour de subtiles fragrances, il m’en a été donné d’en voir, d’en humer par centaines. De ceux-là, je n’ai gardé que des souvenirs visuels et olfactifs qui me permettent d’en parler aujourd’hui. Mais aucune rencontre végétale, animale ou humaine ne m’a laissé une empreinte aussi précise, aussi récurrente dans ses apparitions et, surtout, aussi énigmatique par son prosaïsme. Non, la terre n’a pas tremblé ce jour-là et je ne crois pas qu’un alignement de planètes ou un thaumaturge aurait influé sur cette imprégnation d’image. Je me souviens et ne cherche point d'explication à l’éventuelle signification de cette itération visuelle. La vie m’a appris que l’ordinaire, aussi, avait le droit d’exister.

     

    08/10/09 - ©dh

  • Haiku 43 - passé

     

    roule en mémoire
    le caillou rond prisonnier
    du chemin passé

     

     

    06/10/09 - ©dh