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Impromptus littéraires - Page 3

  • Haiku 131 - la peau de l'ours

     

    ours blanc, brun ou noir
    si ta peau sent la chaussette
    c'est carpette diem



    23/10/14 - ©dh

     

  • Haiku 130 - balai et poussière

     

    je suis peu de chose 
    moi la poussière d'étoile
    allez du balai !



    13/10/14 - ©dh

     

  • Labyrinthe d'odeurs

    humées, aimées
    rejetées, détestées
    elles se sont enfuies
    et reviennent aujourd’hui

    se brouillant, se mêlant
    s’emmêlant, se fusionnant
    d’un lieu, d’une fleur
    d’une émotion, d’une peur

     

    de ce continuum de perditions
    s’envole le frêle papillon
    d’un bref éclair de lucidité
    bien trop vite emporté

     

    prisonnier de l’inextricable
    me voilà totalement incapable
    de faire épouser ces fragrances
    à mon monde en partance

     

    et à mes côtés, vous Madame
    si patiente, si calme
    au parfum que j’ai un jour connu
    vous ai-je déjà vue ?

     

     

    07/10/14 - ©dh

  • Haiku 125 - rêve d'ailleurs

     

    il n'est qu'un voyage 
    qui hante mes nuits moites
    et toi tu l'ignores



    16/05/14 - ©dh

     

  • Haiku 124 - sourire

     

    lointain dans la nuit 
    sur l'océan reflétant
    sourire de lune



    27/03/14 - ©dh

     

  • Mal de mer

    - Je viens de lire dans une revue un article intéressant où il était question de boisson et de thé en particulier. L’auteur terminait son papier avec une question amusante : «Crois-tu qu’il soit possible d’avoir le mal de mer dans une tasse de thé ?»

    - Bien sûr !

    - Comment cela est-il possible ?

    - C’est simple. Remplissez une casserole de l’eau la plus limpide qui soit. Mettez-la à chauffer et portez le liquide à ébullition. Versez-le dans une théière et rajoutez-y le meilleur des thés, du Darjeeling. Refermez le couvercle de la théière et laissez infuser un bon moment. Remplissez une tasse en porcelaine de Chine de ce breuvage exquis. Glissez-y un peu de sucre de canne à votre convenance. Touillez le tout avec une petite cuillère en argent. Portez la tasse, petit doigt bien relevé, à la hauteur de vos lèvres. Prenez bien le temps de humer le parfum délicat. Secouez la tasse doucement avec de petits mouvements circulaires. Fermez les yeux, surtout fermez bien les yeux...

    - Why ?

    - Pour vous préserver de la naupathie. Parce que votre tasse de thé contient bien un océan… l’océan qui sépare notre monde civilisé des autres… des incultes.

    - Sir ! Yes Sir !

     

    13/12/13 - ©dh

  • La musique adoucit les meurtres

    Mélomane, il préfère l’improvisation. Avec lui, rien n’est jamais joué de la même manière. Le morceau du jour n’est pas celui de la veille ou de l’avant-veille. Le rythme, les temps, les contretemps, tout est à chaque fois différent. Bach, Mozart, Vivaldi… non merci, pas pour lui. Lui ce qu’il adore c’est le contemporain. Le hard, le métal, le dur, le vrai. Ce qui arrache, qui explose, les corps, les tympans et qui fait tressauter tout le monde, même les plus grands connaisseurs en la matière. Il affirme que tous ses auditeurs apprécient sa musique, tous sans exception. Comme aucun n’est jamais venu se plaindre et qu’après ses interprétations la quiétude la plus totale contraste toujours avec la fureur des décibels délivrés, il répète à l’envi : la musique adoucit les meurtres. Ah, j’oublie de vous préciser qu’il joue toujours en solo et que son outil de travail de prédilection c’est l’AK 47. Vous savez, la Kalachnikov, l’instrument qui fait fureur en ce moment dans le sud de la France.

     

    02/12/13 - ©dh

  • Haiku 123 - vachement belle

    Vache.jpg

     

    être belle et rousse
    malgré ça porter les cornes
    avouez c'est vache 



    21/11/13 - ©dh

    Crédit photo : Toncrate

  • Haiku 122 - la vie est courte à mourir

     

    quand elle est très belle 
    la vie est courte à mourir
    ça c'est vraiment con



    04/11/13 - ©dh

     

  • La rue

    La rue était étroite, longue, humide et obscure. L’homme pressa son pas pour se diriger vers la petite lueur qui scintillait là-bas tout au bout de la venelle. Il frissonna au contact d’un petit coup de vent glacial qui lui gifla le visage au croisement d’une allée plus noire et plus glauque que celle qu’il empruntait. Machinalement il releva le col de sa veste en tweed. Vraiment il faisait froid, il avait froid. Arrivé au bout de la rue devant une bâtisse, la lueur s’était transformée en lumière se déversant sur le trottoir à travers l’imposte de la porte d’entrée. Il sonna et dû s’y reprendre à deux fois avant que le lourd battant de la porte en bois ne s’ouvre sur une créature. Elle lui tendit sa main droite qu’il s’empressa de saisir. La main était chaude et l’effet fut immédiat, une onde de chaleur lui parcourut tout le corps. Un brouhaha couvert par de la musique s’échappait de la pièce principale de la maison. Remarquant  sa curiosité, l’hôtesse l’invita à entrer. Sur une grande piste un groupe d’individus se déhanchaient et gesticulaient au rythme d’une musique au son électronique mixée par un DJ branché. Presque naturellement il se mêla aux danseurs et bougea son corps en synchrone. Assez bizarrement, malgré cette débauche d’énergie il ressentit un grand froid. Il avait froid, très froid. Le DJ qui officiait au mixage cria : «Attention il va nous quitter» Aussitôt l’homme sentit une grande brûlure à la poitrine qui le fit tressaillir. Il sursauta comme jamais auparavant. Cela eut pour effet de lui faire ouvrir grand les yeux et il vit la femme qui l’avait accueilli avec un masque sur le visage. «Un bal masqué, zut c’est un bal masqué, dire que je ne suis pas venu travesti...» Il n’eut pas le temps de terminer son raisonnement qu’un second choc vint lui secouer le corps. Puis un troisième et ainsi de suite jusqu’à ce que la musique électronique ne soit plus qu’un long sifflement aigu en continu.

    - Ça y est on l’a définitivement perdu.
    - Docteur vous avez fait tout votre possible... tout ce qui est humainement possible de faire... n’ayez aucun regret...
    - Je sais, je sais Mademoiselle, mais j’ai toujours du mal avec cela.

     

    18/10/13 - ©dh

  • Haiku 121 - arrière-saison

     

    l'arrière-saison 
    l'instant où le cœur dit oui
    et le corps dit non



    11/10/13 - ©dh