Haiku 57 - quelques notes de musique
mi-mi fa so-sol
la si do ré qu'Octave
presto s'envole
31/05/10 - ©dh
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mi-mi fa so-sol
la si do ré qu'Octave
presto s'envole
31/05/10 - ©dh
chemin de terre
chemin de poussière
aux nuages d'ocre recouvrant
tu t'empruntes au rythme lent
sous un azur d'éternité
bordé de l'émeraude des prés
une blanche atmosphère de fête
vibre au chant de l'alouette
chemin de terre
chemin de lumière
que reste-t-il de cet enfant
de cette jeunesse au cœur battant
marchant sur les traces effacées
par des sylphes qui l'ont précédé
cet inconscient impénitent
s'avance à la rencontre du néant
chemin de terre
chemin de misère
sur ce manteau tant de chagrins
de calvaires pour le pèlerin
de cette faim à une autre fin
l'espérance du lendemain
fait briller dans ses yeux
la certitude d'un autre lieu
07/05/10 - ©dh
Ils s'embrassaient tendrement, longuement. Assez longtemps jusqu'à ce que la voix forte du chauffeur de bus mette brusquement fin à leur étreinte.
- Chambéry - Voglans, départ immédiat !
C'est avec beaucoup de difficulté qu'il consent à la laisser s'en aller. Même Roméo n'en a pas fait autant pour sa Juliette. La scène est d'une telle intensité romantique qu'elle arracherait des soupirs d'émotion à n'importe quel spectateur lambda. Vraiment, que c'est beau l'amour. A peine entrée dans l'autobus, elle se précipite sur le premier siège libre au plus près de la vitre. Elle y colle ses deux mains, doigts bien écartés, et y pose ses lèvres pour lui envoyer un dernier baiser. Le bus démarre en crachant un gros nuage de fumée noire, empestant l'air avec une sale odeur de gazole. Il fait deux pas en arrière pour ne pas se faire écraser les pieds par les roues imposantes de l'engin. Il réussit à déchiffrer sur les lèvres de sa bien-aimée cet ultime message muet qu'elle articule avec lenteur pour se faire bien comprendre : "Je 't'aime".
La tâche bleue du véhicule se fond rapidement au loin dans la barre sombre d'un soir d'été naissant. Il cesse d'agiter sa main droite, le visage plus songeur que triste ceci malgré la présence de larmes naissantes au coin de ses yeux. Vivaldi, ou plutôt la version sonnerie de ses quatre saisons, met fin à son expectation. Il colle son téléphone portable à l'oreille et prend la communication d'un ton légèrement excédé :
- Ah quand même... Bon pour ce soir c'est OK... Je suis chez toi dans une heure... Quoi ?... Je suis à la gare routière, je viens de déposer un pote... Oui, d'accord... Quoi ?... Mais oui je t'aime, qu'est-ce que tu vas penser ?...
Il raccroche et se dirige vers sa voiture. Il, est un garçon merveilleux, attentionné, amoureux, flamboyant diraient certains, parfait s'il n'y avait cette petite part ombre au tableau... c'est qu'il les aime toutes.
03/05/10 - ©dh