Vivere tragoedia
La bouteille d’encre noire s’est renversée sur les jours qu’il croit inaltérables. Le retour par les ruelles pavées de sa mémoire est mal aisé. Trop pressé et certainement trop sûr de lui, il a oublié d’enlever ses cothurnes et peine à tomber le masque. Descendre de son piédestal, son étiquette et lui ne peuvent l’accepter. Son univers, un grand rôle de composition. Tout en faux semblants, il ne vit plus sa vie, il l’interprète. Il croit, dur comme fer, en son talent, en sa présence. Peu lui importe les mensonges, les trahisons, seul l’acceptation de son jeu par les crédules ne trouve grâce à ses yeux. Il n’est ni immonde, ni bon, ni juste, ni courageux, ni veule... il est comédien. Jusqu’au bout des ongles, jusqu’à la folie. La comédie dévore son existence à un point tel que cette dernière est, sans qu’il ne s’en doute un seul instant, une véritable tragédie.
24/09/12 - ©dh