Matin de janvier
La nuit se terminait sur ces instants sans commencement. Des immeubles, une chaussée, des voitures, un ciel… gris, tout était gris. De cet univers monochrome se détachait l’aplat noir des arbres dénudés par l’hiver. Etalés en ligne d’horizon, ils se dressaient bien à la verticale, lançant bien haut le râteau végétal de leurs branches, donnant l’impression d’une étrange supplique faite par des mains monstrueusement griffues.
Lambinaient quelques petits paquets de nuages, arrière-garde insolente d’une armée coupable, la veille, d’exactions pluvieuses dignes d’un récit biblique.
Dans cette atmosphère délavée, quasi exempte de toute impureté, les résidus de pluie, gouttes et autres flaques, capturaient la lumière naissante pour la restituer dans de multiples brillances. Lentement, les formes retrouvaient du relief.
La neige était tombée sur les montagnes voisines et me le faisait savoir par les morsures d’un vent glacé qui me fouettait le visage.
Passait une ambulance, toute sirène hurlante, couvrant momentanément l’entame du concerto pour marteau-piqueur d’un chantier proche. Le bruit reprenait ses quartiers. La cité revenait à l’ordinaire.
26/01/12 - ©dh