Les passants qui passent
dans la rue des passants qui passent
aux fenêtres des immeubles bourgeois,
des rideaux-moucharabiehs filtrent la lumière
et le regard inquisiteur des observateurs observés
dans la rue des passants qui passent
mes poumons s’emplissent d'une fumée âcre
que crachent les pots d’échappement
des voitures aux moteurs vrombissants
dans la rue des passants qui passent
ne s’entend plus l’appel du vitrier et du rémouleur
mais le vacarme assourdissant du marteau-piqueur
lacéré par le hurlement intermittent des sirènes
dans la rue des passants qui passent
à l’interstice du caniveau et d’une bouche d’égout
éclate le jaune de la fleur d’un pissenlit
sémaphore végétal d’une grisaille conquérante
dans la rue des passants qui passent
déambule une foule indifférente,
le soulier traînant et s’usant
sur le tapis rêche d’un asphalte noir
dans la rue des passants qui passent
passe et se dépasse ainsi la vie
10/09/10 - ©dh
Commentaires
Appréciation d'une citadine. Bien observé Daniel à part que vous avez occulté le bruit et là ... il y a de quoi faire !
Oubli réparé. :-)