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  • Haiku 50 - moustache chocolat

     

    la petite bouille
    à moustache chocolat
    le grand du moment

     

     

    26/02/10 - ©dh

  • Haiku 49 - ma terre

     

    à la fin du jour
    elle dira viens, rejoins-moi
    terre, ô ma terre

     

     

    23/02/10 - ©dh

  • Vieille dame indigne

    Le corbeau, le commis, la vieille dame...

    Dans un ciel morne et gris, un corbeau passe. Son croassement, semblable à un cri de désespéré, déchire le silence de cette fin d’après midi. Attend-il une réponse à son appel ?

    Dans le carré central du cimetière municipal, un commis égalise du revers de sa pelle la  terre sur la tombe qu’il vient de refermer. Son travail est terminé, il s’en retourne vers la sortie. Ira-t-il boire un p’tit canon chez Dédé, le bistrot d’à côté, avant de rentrer chez lui ?

    Devant le monticule de terre, une vieille dame au dos voûté, tout de noir vêtue. Son visage ridé comme un champ de labour laisse percer deux yeux secs. Le deuil apparent et le vent glacé soufflant par intermittence ne réussissent pas à humidifier ce dur regard. Pourtant, sous le tas de terre, repose son cinquième mari. Un ancien bon vivant, gourmand, trop gourmand, au point d’ingurgiter toute la dernière cueillette de champignons des bois qu’elle avait préparée en une succulente omelette, sa grande spécialité, et de s’en aller rejoindre ses prédécesseurs : bricoleur maladroit, conducteur somnolent, nageur amateur et passant où il ne fallait pas passer. Pas une émotion, pas une larme. Elle sait rester digne, la vieille dame indigne. Impassible, elle semble songeuse. Petites annonces, bal des veuves ou pourquoi pas ouèbe, trouvera-t-elle un sixième mari ?

     

    19/02/10 - ©dh

  • Haiku 48 - l'arbre mort

     

    de cet arbre mort
    te souviens-tu la fraîcheur
    les étés passés

     

     

    12/02/10 - ©dh

  • Evasion


    le portail était ouvert
    tout allait bien
    la caravane ne s'arrêtait pas
    quand aboyaient les chiens

    le portail est fermé
    on ne passe plus
    le point d'eau se tarit
    le cœur des hommes aussi
    l'incompréhension s'installe
    et l'on oublie le partage

    le portail sépare
    le fil qui unissait
    est barbelé maintenant
    il meurtrit les chairs
    et saigne les âmes

    le portail est en nous

     

    09/02/10 - ©dh

  • Dans ce jardin

    dans ce jardin

    le temps se fait calme

    le vent s'endort

    se joue alors

    la douce musique

    des feuilles

    au sol tombant



    dans ce jardin

    à la rosée du matin

    s'offrent les fleurs

    quand au premier rayon venu

    sur le tendre tapis vert

    du bord de la fontaine

    s'ébrouent les petits princes



    dans ce jardin

    la nappe blanche est mise

    pour une grande fête désertée

    seul en livrée noire

    un majordome sautille

    cherchant au milieu de la toile

    le nombre d'or perdu



    dans ce jardin

    des après-midis conquérants

    bruissent les frondaisons

    et à l'ombre généreuse

    des grands arbres

    se couchent avec bonheur

    les amoureux reconnaissants




    08/02/10 - © dh

  • La dune

    tempête.jpg

    La mer fait le gros dos. La grève sert de déversoir à d'énormes rouleaux gris marron. Le grondement est assourdissant. De rage, la mer recouvre tous les galets de la plage d'une écume blanchâtre. Le vent, monstrueusement puissant, fait valoir ses droits à la grande dune qui surplombe ce petit coin du littoral. L'endroit, rareté pittoresque, se trouve coincé entre une forêt de pins et de chênes et un minuscule bourg où se serrent une poignée de maisons basses et massives, couvertes de lauzes. Sifflant de rage, l'enfant d'Eole arrache à l'imposante dune d'incroyables quantités de sable, les projetant en écharpes tournoyantes vers un ciel patibulaire, entièrement saturé de nuages noirs.

    Rien ne doit, rien ne peut faire cesser la course de ce serviteur zélé, vassal obéissant au suzerain suprême, le commandeur des forces de la nature. Rien ne semble pouvoir le contrer. De vent à tempête déclarée, il semble atteindre son paroxysme quand brusquement, comme de dépit et de renoncement face à l'ampleur de la tâche, il s'arrête. Un promeneur fourvoyé et certainement inconscient en profite pour presser le pas dans la direction du hameau. Il garde la tête engoncée dans son ciré jaune et retient sa respiration, de crainte qu'un déplacement d'air, si minime soit-il, ne rejoigne le dépité et ne l'incite à recommencer. Peine perdue, le répit ne dure pas. Agissant, par calcul, sur un éventuel relâchement de l'opposition, le vent repart de plus belle. Plus virulent et plein de fureur, c'est avec une force décuplée qu'il s'attaque maintenant aux touffes de laîche, l'indéfectible alliée de la dune. Et ce sont des paquets entiers de végétaux qui sont arrachés et emportés, transformant cet ancien havre de paix en un enfer à la vision quasi dantesque.

    La pluie, bien trop impressionnée par la violence de son acolyte, évite de participer à la curée. Elle laisse le saccage aboutir. Tout à l'heure, il lui sera encore temps de faire preuve de compassion en pleurant abondamment sur ce qui restera de la dune.


     05/02/10 - ©dh

  • De saison

     

    A l’hiver où règne le grand froid
    Suit le printemps doux comme il se doit
    Et quand au bel été brûlent les corps
    C’est à l’automne que coule l’or

     

     

    03/02/10 - ©dh