Remember Walt...
Les jours passent... Les jours lassent... Un pas s’avance et s’ajuste avec lenteur devant l’autre...
Glissent en silence les paquets de nuages sur fond d’horizon d’un soleil flamboyant, délire magistral d’une alchimie que seule la nature peut créer. Mille feux rougeoyants, mille ors fondants vers des blancs immaculés. Et mon imagination vagabonde vers ces contrées. Là-bas, au pays des châteaux magnifiques, où le pourpre, le satin, le marbre blanc et le porphyre font loi. Châteaux sertis, telles des pierres précieuses, dans d’immenses parcs luxuriants aux larges allées tantôt rectilignes, tantôt sinueuses à la rencontre d’arbres vénérables aux empennages débordants. En ces lieux ne règne qu’une seule saison qui ne porte aucun nom. Le froid, la canicule y sont inconnus. Même la pluie se fait discrète en ne tombant que très rarement, la nuit, pendant le sommeil des vivants. Un vent doux et puissant secoue la canopée environnante faisant frissonner de contentement cette nature au sommet de sa plénitude.
Sur le perron d’un de ces châteaux, se tient une gente dame serrant dans ses mains, blottie contre son cœur, une tourterelle blanche. Retenant l’oiseau jusqu’à l’ultime seconde de sa prière silencieuse, elle étend ses deux bras à l’horizontale. Deux longues mains fines s’ouvrent subitement libérant le dépositaire de ses vœux secrets. D’un battement d’ailes énergique le messager s’envole très haut en une majestueuse courbe donnant l’impression du retour pour finalement se raviser et disparaître, se fondant dans l’éclatant lointain...
21/12/09 - ©dh